Depuis des lustres, on vous le dit : il faut parler aux enfants. Tout petits, ils peuvent comprendre que l'on est fatigué, que maman a besoin de temps pour prendre sa douche et se raser les jambes. Non seulement ils comprennent, mais en plus ça leur apprend à exprimer eux mêmes leurs émotions, plus tard, quand ils sauront parler.
Certains pensent même que parler aux bébés in utéro peut avoir un effet bénéfique : sur la position, sur une menace d'accouchement prématuré.
Alors soit on nous dit des conneries, soit il faut que j'aille voir un ORL avec les miens.
Déjà bébés : les jumeaux étaient en siège. j'ai parlé, parlé, promis, menacé même. Rien à faire. Soit. Un bébé in utero ça entend bien ce que ça veut entendre, un peu comme mon Pépé le faisait.
Aujourd'hui je pense être en plein dans ( le début de) la phase d'opposition avec Tisam et Margow. Du genre opposition gémellaire, vous voyez le genre? Attention, ils ne sont pas ensemble, au contraire, vous le savez maintenant, mes jumeaux sont plus l'un contre l'autre que l'un avec l'autre.
Cette opposition là ne pouvait elle pas suffire à leur affirmation de leur moi intérieur? Et bien non.
Si Magow semble comprendre quand on lui parle, parler à Tisam revient à parler à mon chien, l'expression des yeux surpris et la queue qui bouge en moins. J'ai clairement des fois l'impression qu'il n'entend rien, au sens physique du terme. Je lui parle, je lui explique qu'il ne faut pas taper la porte contre le mur / qu'il ne faut pas taper sa soeur contre le mur / qu'il ne faut pas taper le mur, rien à faire, il continue en hurlant que siiiiii fooooooo paaaa béssssaaaaaaant (si, il le faut, et je ne suis pas méchant) en même temps que je tente de lui parler calmement, doucement, à sa hauteur, tout comme il faut parler à un gosse quoi.
Bon d'accord, au bout de 7 minutes, je lui dis que c'est mal de taper contre le mur en le tapant contre le mur. Ou en le mettant au coin. Ca dépend des jours.
J'ai totalement perdu le canal de communication entre moi et mon fils de 2 ans et demi quoi.
Alors oui, je sais qu'il entend. Car comme le vieux chien ne répond pas à "viens là", mais entend le bruit du papier d'alu dans le placard, TiSam ne répond ni à "viens là", ni à "arrête de crier", mais comprend très bien le mot chocolat ou dessert. Par exemple. Alors je vous entend deja : arrête de lui donner des ordres et tente les phrases gentilles. Je vous arrête. Le "viens voir ici s'il te plait" ou encore "tu peux te mettre à table mon chaton?", ça ne marche pas non plus. Et j'ai l'air encore plus con quand il dit "noooooonnn pasatoooo" (non, pas chaton).
Si on ne le forçait pas (à se déshabiller pour la douche, à prendre une douche, à aller au lit, à venir à table, à ne pas jeter les couverts dans la tronche de ses soeurs, à sortir chercher sa soeur à l'école, à arrêter de lancer des jouets partout juste pour voir comment ça fait …), la vie serait extrêmement calme et silencieuse ici.
Mais comme il faut faire tout cela, je ne vous raconte pas les crises et les colères. Il exprime ses sentiments, oui. Dès qu'on ne fait pas ce qu'il veut, quand il le veut, où il le veut et de la façon qui lui plaît, c'est clairement de la colère. Je différencie sa colère de sa tristesse, les pleurs et cris sont bien différents. D'ailleurs si ses colères finissent généralement en larmes (de frustration), elles commencent avec un regard noir, mon gamin se transforme.
Une colère, me direz vous, c'est le lot de tous les parents. Dans le fond je suis d'accord. Mais ce que je vous décris là arrive plusieurs fois par jour, quasiment à chaque fois qu'il ne veut pas se plier à une règle (je veux parler de règles pas forcément établies officiellement, je parle de se mettre à table, de ne pas la quitter à tout bout de champs, de ne pas renverser un bibi d'eau par terre, d'accepter que maman ne mette pas de grenadine dans le biberon, on n'a pas des règles très compliquées chez nous). Chaque moment de la journée est ou peut être une étincelle.
Pour moi, la solution serait de l'ignorer. Il ne veut pas s'habiller pour aller chercher la grande à l'école? on n'a pas le choix, lui mettre ses chaussures quitte à devoir le ceinturer et partir sans accorder plus d'importance à sa colère. Il commence à crier parce qu'il exige veut de la grenadine dans son bib, j'ignore, il va bien finir par arrêter de crier.
Le problème dans cette solution c'est qu'il n'arrête pas. Il transforme. Les cris s'arrêtent pour éjecter tout ce qui se trouve sur la table violemment (des jouets la plupart du temps), ou pour donner un coup de pied au chien si par malheur il se trouve sur sa route (ça je ne tolère absolument pas, c'est le pire qu'il puisse faire), ou il tape/pousse très fort (moi, ses soeurs). Il devient violent. Il sort sa frustration de cette manière.
Les punitions (au coin/dans sa chambre) ne fonctionnent pas non plus. Il n'y reste pas, et le maintenir de force dans le coin ou dans une autre pièce, ça n'a plus le sens premier d'aller se calmer pour revenir plus serein (c'est du moins le sens que moi je donne à cette punition).
La fessée… j'ai rien contre personnellement, mais ça ne sert strictement à rien. Et puis s'il devient violent dans sa colère, c'est de loin la pire des solutions à adopter je pense.
Les mots clés de cet articles sont : colère, violence, opposition, 2 ans et demi. Selon moi. Je le pense tétu, mais j'y vois plus que ça finalement. Il n'y a aucun dialogue possible à partir du moment où il a décidé que ça ne lui plaisait pas. Car en dehors de ces crises là, on a possibilité de parler (enfin on parle comme avec un enfant de 2 ans et demi).
Si vous avez des solutions, que vous en avez trouvé avec les vôtres, je suis preneuse…
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